Jean François Minaudant Conseil

03 février 2006


Lord Of War ou le triomphe de la pensée Michael Moorienne



Une question de Mme Cunégonde Saint François de Trisouille, de Paris, que je transcris :
"Jean François, dois-je accepter d'accompagner mon ami pour aller voir Lord Of War ? PS : je suis professeure."


Ma chère Cunégonde,

Il me faut, avant tout, faire une mise au point. Vous m'indiquez que vous faites partie de ma confrérie, je suis ravi de vous compter dans les rangs de notre si belle Education Nationale.

Cependant, afin de lever toute ambiguité, je n'exerce pas uniquement pour les professeurs.
Si des diplomates, des infirmières, des pompiers, des secrétaires, des culs-de-jatte, des ouvriers, des sourds, des juristes, des chauves, des informaticiens, Fétide Addams, des architectes, des adolescents boutonneux, des bossus, des ministres, des dictateurs, des arriérés, des commerciaux, des coiffeuses, des rmistes, des chômeurs (je vous fais un discount), des banquiers, des gens à mauvaise haleine, ou tous les autres que j'oublie, souhaitent que je les aide à avancer sur le Grand Chemin De La Vie, ils sont les bienvenus, cela va de soi, loin de moi toute idée de sectarisme répugnant.

Pour vous aider, Chère Cunégonde, je suis donc allé voir ce film.
Premier constat : avec ma quarantaine déjà bien entamée, j'étais le plus âgé de l'assemblée. Ce fut ma première satisfaction de la séance, j'aime être entouré de la jeunesse remuante, pleine de Vie (c'est d'ailleurs pour cela que je suis professeur).

Et le film commença. Une première image choc fut le trajet d'une balle, une "balle-témoin", en somme, depuis sa création dans une usine de mort, jusqu'au crâne d'un enfant. Je relève également cette main ensanglantée que l'on entrevoit au travers d'une tente, symbole de l'horreur.

Et tout le film est ainsi, un immense choc.
D'abord, il faut bien dire que Nicolas Cage est laid, le pauvre garçon. Et il porte mal le costume. L'histoire est cousue de fils blanc, le propos simplificateur, la mise en scène médiocre, le scénario ridicule, le propos moralisateur et stupide. Tous les clichés y sont, le vendeur d'armes est un parvenu stupide-il ressemble à Tony Montana-, qui aime une potiche. Et comble de l'horreur, c'est atrocement ennuyeux.

ET C'EST LA QUE RESIDE LA FORCE DE CE CHEF D'OEUVRE INTEMPOREL.

En effet, de même que dans les chefs d'oeuvre de Michael Moore, ce brillant chantre de l'infect bushisme triomphant, le film utilise les instruments des films décérébrés de Hollywood, pour mieux désarçonner les partisans du commerce des armes, du militarisme, de la domination du Nord sur le Sud. Car, c'est en parlant aux masses dans leur langage, que l'on touche son auditoire. Michael Moore nous en avait fait des démonstrations éclatantes, le réalisateur Andrew Niccol a retenu ces leçons, pour notre plus grand bonheur.

Aussi, ma chère Cunégonde, voici mon Conseil : Si vous ne craignez pas de voir un navet intégral, certes, mais un navet qui a du Coeur, un navet qui aime l'Homme, un navet qui n'aime pas les armes, ni la guerre, alors, foncez !
Ah, et si le Monsieur, que je devine peut être un peu coquin, préfère vous peloter plutôt que de regarder l'écran, laissez-le faire, ce sera toujours ça de gagné.


Pour la Paix, pour le Cinéma, Pour le Cinéma de la Paix,

Jean François Minaudant




 
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